Menu
Libération
Interview

Angelin Preljocaj: «annuler, c’est une aberration, suicidaire»

Article réservé aux abonnés
Le chorégraphe réagit au blocage par les intermittents du spectacle d’ouverture de Montpellier.
Angelin Preljocaj, à Deauville, en 2011. (Photo Damien Meyer. AFP)
publié le 23 juin 2014 à 18h46

Le personnel de Montpellier Danse avait rejeté la grève samedi à 67 voix contre 39. Le spectacle Empty Moves (Part I, II & III), création du Ballet Preljocaj, devait donc se dérouler comme prévu en ouverture de la manifestation, dimanche soir. Mais la Coordination des intermittents et précaires a occupé la scène, en lieu et place du spectacle.

Le communiqué des directeurs des Festivals d'Aix-en-Provence, Arles et Avignon, notant qu'il était peut-être sage de ne pas refuser a priori les propositions du Premier ministre, a contribué à échauffer les esprits. Alors que la ministre de la Culture annonce l'ouverture d'une concertation dès ce mardi avec les syndicats et la Coordination des intermittents et précaires (lire aussi page 4), les écarts et les divisions se creusent. Certains, dont les directeurs de festivals, appellent à la concertation, d'autres durcissent la mobilisation, ce qui augure d'un été particulièrement agité.

Angelin Preljocaj, directeur artistique du Ballet Preljocaj-Centre chorégraphique national d'Aix-en-Provence, est en première ligne de ce conflit qui semble désormais reproduire le scénario de 2003. A peine revenu de Los Angeles, où la compagnie jouait un autre spectacle, les Nuits, le chorégraphe a participé à l'assemblée générale de Montpellier Danse, avant l'annulation de son spectacle. Il se dit «très déchiré», et favorable à «de nouveaux modes d'actions».

La générale avait eu lieu, vous deviez jouer, comment vivez-vous le blocage de votre spectacle ?

Nous étions prêts puisque le personnel de Montpell