Drôle de mois de juin pour Rodrigo García. Le directeur du centre dramatique national de Montpellier (en poste depuis janvier) s'est trouvé à deux reprises confronté à l'annulation de Golgota Picnic, son spectacle créé à Madrid en janvier 2011. La première fois, c'était au Printemps des comédiens de Montpellier, où la pièce devait être jouée les 11 et 12 juin. La seconde, au Malta Festival de Poznan, en Pologne, où Golgota Picnic était à l'affiche les 27 et 28 juin. De ces deux déprogrammations, la seconde est politiquement la plus inquiétante.
Croisade. La pièce de García - qui était aussi artiste associé de l'édition 2014 du festival, axée sur l'Amérique latine - a fait l'objet d'une intense campagne d'intimidation orchestrée par les milieux intégristes catholiques polonais. Un remake de celle organisée en France en novembre et décembre 2011 par les activistes de Civitas, mais à un degré supérieur. L'archevêque de Poznan, Mgr Gadecki, a pris la tête d'une croisade visant à faire converger sur la ville, le jour de la première, des dizaines de milliers de fidèles indignés. Il a reçu le soutien de brigades de choc : plusieurs associations de hooligans, menaçant de tout casser, et d'abord le siège du festival, installé sur une des places centrales. La police locale annonçant par ailleurs qu'elle ne pourrait pas garantir la sécurité.
Les organisateurs du festival ont envisagé plusieurs possibilités, entre autres,