Bonne idée, qu'ont eue les artistes et techniciens qui jouent Orlando d'Olivier Py, de faire appel à Victor Hugo pour légitimer leur combat. En préambule du spectacle, ils font entendre le discours prononcé par celui-ci à l'Assemblée nationale le 10 novembre 1848. Un texte qu'un autre parlementaire, Jack Ralite, inlassable défenseur de la culture, connaît par cœur et qu'il a souvent cité, ces trente dernières années, à la tribune de l'Assemblée puis du Sénat…
«Remède». Quand Victor Hugo prononce son discours, la - jeune - République fait face à une crise économique sévère. L'heure est aux coupes budgétaires. Hugo n'y est pas opposé. «Personne plus que moi, messieurs, n'est pénétré de la nécessité, de l'urgente nécessité, d'alléger le budget.» L'orateur parle dans sa barbe et dans les travées, des voix s'élèvent alors : «Plus haut, plus haut ! [on le sait, parce que l'Assemblée conserve les procès-verbaux de tous les débats, ndlr]» «Seulement, poursuit Hugo d'une voix plus assurée, le remède à l'embarras de nos finances n'est pas dans quelques économies chétives et détestables ; ce remède serait, selon moi, plus haut et ailleurs ; il serait dans une politique intelligente et rassurante, qui donnerait confiance à la France, qui ferait renaître l'ordre, le travail et le crédit…»
Et le poète d'enfoncer le clou : «Je dis, messieurs, que les réductions proposées sur le budget spécial des sciences,