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Avignon

Le «Mahabharata» japonisé

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Satoshi Miyagi transpose, sans folklore, l’œuvre fleuve de l’hindouisme dans l’empire du Xe siècle.
Le «Mahabharata» dans une mise scène de Satoshi Miyagi. (Photo Bertrand Langlois. AFP)
publié le 9 juillet 2014 à 18h46

C'est plié selon les règles de l'origami, délicatement et avec goût. Le metteur en scène japonais Satoshi Miyagi a fait de la carrière de Boulbon, site difficile à traiter, une boîte à théâtre gestuel et musical parfaitement dessinée dans l'espace. Avant de se tourner vers la mise en scène, il avait fait des études d'esthétique à l'Université de Tokyo, et cela se sent. Il a choisi dans le Mahabharata - texte volumineux, «la Bible et Shakespeare réunis» selon Peter Brook, qui le mit magistralement en scène en 1985 - un tendre poème, le Nalacharitam, histoire d'amour entre le roi Nala et la princesse Damayanti, qui se finit bien après s'être perdue dans les forêts. En transposant l'épisode dans le Japon du Xe siècle, vingt-cinq comédiens-danseurs, un orchestre très stylé et un récitant très amusant s'emparent de la saga habilement, entourant les spectateurs, les incluant dans le récit.

La pluie avait annulé la précédente représentation afin que les merveilleux costumes ne se transforment pas en papier mâché. On passe un moment fort agréable, calme et parfois facétieux. Quelques intrusions dans l’époque actuelle, avec téléphone portable et une page de pub ne manquent pas d’amuser le public. Pour le reste, on peut saluer le savoir-faire de toute la compagnie et l’excellence d’un orchestre principalement féminin.

Viande. Raconter la paix n'est pas chose courante, tant le monde est violent, ce qui n'est pas sans se t