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Manolis Tsipos: «On s’est retrouvé à travailler dans l’adversité»

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La lutte des intermittentsdossier
L’auteur et performeur explique la réaction politique des artistes à la crise.
«Nature Morte». (Photo Christophe RAYNAUD DE LAGE)
publié le 11 juillet 2014 à 19h56

Performeur, metteur en scène, écrivain, Manolis Tsipos, l'auteur de Nature morte, vit à Amsterdam depuis 2006, mais revient régulièrement travailler dans son pays.

Quel est votre parcours ?

J’ai étudié les sciences de l’environnement à l’université, mais j’écris depuis très jeune et je faisais du théâtre à la fac. J’avais 18 ans en 1997, je fais partie de la génération du changement. Historiquement, la politique culturelle en Grèce a toujours favorisé le passé, le patrimoine, la tragédie classique. Tout en intégrant le canon du théâtre européen de texte - Marivaux, Ibsen, Tchekhov… Il y avait aussi toujours dans un coin des artistes qui avaient un autre rapport à l’art, mais ils étaient plus ou moins underground, méprisés, non subventionnés. L’année de mon entrée à la fac est aussi celle de l’attribution des Jeux olympiques 2004 à la Grèce. Et cela a entraîné beaucoup de changements. Dans la ville d’abord, avec des chantiers partout. Tout est devenu plus international et plus ouvert. Et la politique culturelle a radicalement changé, on s’est mis à soutenir la création contemporaine. On a créé des institutions, voté des subventions. Et l’Europe a pris une nouvelle place : il y a toujours eu une diaspora d’artistes grecs, mais pour la première fois on avait une diaspora d’étudiants dans toute l’Europe, en contact direct avec la création contemporaine.

C’était l’âge d’or des années 2000 ?

Oui. J’ai suivi les cours d’une école de théâtre et j’ai créé ma compagnie, Nova Melancolia. Nous avons été invités partout, au festival d’Athènes