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Avignon

La danse, sur le pont, suit le mouvement

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Festival d'Avignon 2014dossier
En plus de la crise des intermittents, les spectacles abordent l’extrême droite ou l’homophobie.
publié le 14 juillet 2014 à 18h06

Particulièrement touchée par la précarité, la danse, qui ne manque pas d’être en lutte pour une réforme juste de l’assurance chômage, propose des spectacles aux formes les plus multiples, servant d’avertisseur social et politique. Beaucoup de propositions traitent de la montée de l’extrême droite et des injustices, poussant chacun à l’introspection, cela sans délivrer de messages catastrophiques ou de consignes. Elles se contentent de tirer le signal d’alarme, et l’on remarque au passage qu’elles sont de plus en plus masculines.

Au Centre de développement chorégraphique-les Hivernales (CDC), l'humour de Christian Ubl, que l'on connaissait comme interprète chez Kelemenis, Abou Lagraa ou Robert Seyfried, joue avec ses origines autrichiennes dans son solo I'm from Austria, Like Wolfi ! Cela ne manque pas de saveur lorsqu'il mixe les spécialités locales, culinaires ou artistiques. Dans la Mélodie du bonheur, tournée dans les verts pâturages de Mozart, le danseur bouffe littéralement du drapeau. Quant au patrimoine folklorique où le corps masculin est maintenu dans des culottes de cuir, il l'envoie paître, le détourne habilement, revisitant l'histoire sous la menace d'une marche militaire. Ces pas rangés et guerriers ne manquent pas d'apparaître dans Shake It Out , une pièce pour cinq danseurs et deux musiciens qui brasse les inepties d'une Europe tentant d'uniformiser les cultures et les modèles économiques de chacun de ses pays memb