Le communiqué officiel publié ce mercredi a beau dire - «Eric Ruf a été nommé administrateur général de la Comédie-Française, en Conseil des ministres, sur proposition d'Aurélie Filippetti» -, la ministre de la Culture n'était pas la plus chaude partisane de cette nomination. Jusqu'au bout, elle aura soutenu «son» candidat, le metteur en scène Stéphane Braunschweig, directeur du Théâtre national de la Colline, anciennement du Théâtre national de Strasbourg. Face à Ruf, qui est sociétaire de la Comédie-Française, Filippetti estimait qu'une personnalité extérieure était plus à même de donner une nouvelle impulsion à la maison, après deux administrateurs eux aussi issus de la troupe - Marcel Bozonnet et Muriel Mayette.
Mais la nomination de l’administrateur général, qui a rang d’ambassadeur, est une prérogative du chef de l’Etat, qui a été sensible au soutien apporté à Eric Ruf par d’autres figures de la troupe, notamment Denis Podalydès, qui a ouvertement mené campagne pour son camarade, et Guillaume Gallienne. La ministre n’a pu que s’incliner, constatant au passage une nouvelle fois la relativité de son poids politique au sein du gouvernement.
Rupture. Cela dit, la nomination de Ruf n'a rien d'un scandale. A 45 ans, il représente la nouvelle génération de la Comédie-Française, même s'il a déjà une longue trajectoire dans la maison, où il est entré en 1993 et dont il est sociétaire depuis 1998. Belle gueule, acteur d'autant plus do