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Avignon

«Intérieur», fenêtre sur corps

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Claude Régy met en scène Maeterlinck dans ce drame à la lisière du rêve.
«Intérieur»: des messagers viennent annoncer la noyade d'un enfant. (Photo Koichi Miura)
publié le 17 juillet 2014 à 19h46
(mis à jour le 19 juillet 2014 à 11h56)

Maeterlinck + Claude Régy + Japon : le résultat est sans surprise hautement cérémoniel. A Bruxelles, où le spectacle a été donné en mai, après avoir été joué au festival de Vienne (la tournée européenne passera en septembre par le festival d’Automne à Paris), le silence était demandé aux spectateurs dès le hall du théâtre, avant même d’entrer dans la salle. Une consigne relayée par des spectateurs zélés : une fois assis dans la pénombre, pas moyen de bouger une fesse ou de s’éclairicir la gorge sans s’attirer aussitôt un «chut !» courroucé. D’aucuns pourront trouver excessive la mise en condition.

La version japonaise de la pièce de Maeterlinck, que Claude Régy avait montée en français en 1985, pousse très loin l’épure et le recueillement. Le spectacle a été créé l’an dernier au Japon à Shizokua, dans une petite salle souterraine creusée dans la montagne.

Sable. A l'origine «drame pour marionnettes», Intérieur se déroule pour l'essentiel devant la fenêtre d'une maison où deux personnages, le Vieillard et l'Etranger, porteurs d'une mauvaise nouvelle, hésitent à frapper. A l'intérieur, la famille silencieuse vaque à ses occupations : «Ils ne se doutent de rien et ils ne parlent pas», dit l'Etranger. Dans la mise en scène de Régy, il n'y a pas de murs, de fenêtres ou de meubles, seulement une étendue de sable avec en son milieu un enfant endormi. Une image à la fois paisible et oppressante - les messagers viennent a