Acteur de la troupe de Satoshi Miyagi, dont d'autres membres jouent le Mahabharata au Festival d'Avignon ( Libération du 10 juillet), Soichiro Yoshiue interprète le Vieillard dans Intérieur.
Qu’avez-vous pensé du texte de Maeterlinck quand vous l’avez lu pour la première fois ?
Que cela se lit sans difficulté, mais que le lendemain, il n’en reste presque rien. Cela passe comme de l’eau. Si on le joue comme du théâtre ordinaire, sans y voir l’importance du silence, c’est très banal et les spectateurs ne comprennent pas forcément l’intérêt de l’écriture.
Maeterlinck est-il connu au Japon ?
Seulement l'Oiseau bleu, et là aussi sans que l'importance du silence et de l'inconscient soit prise en compte. On y voit plutôt un conte pour enfants, très moral.
Le silence, c’est pourtant un élément essentiel du Nô ?
Certainement, mais c’est plus rarement le cas dans le théâtre contemporain. Dans les répétitions, Claude Régy nous disait toujours d’écouter le silence parce qu’il nous donne des informations. Mais le silence chez lui est particulier, ce n’est pas seulement se taire mais écouter ce que l’on n’entend pas.
Ce n’est pas si loin du Nô…
On peut dire que le point commun, c’est la mort. Ecouter ce que l’on n’entend pas et voir ce que l’on ne voit pas. Oui, c’est là que le théâtre de Claude Régy rencontre le théâtre traditionnel.
Et vous, quel théâtre pratiquez-vous ?
Il est à l'opposé de celui de Monsieur Claude [Il s'accroupit bras croisés, façon lutteur de sumo, et se met à beugler, avant d'éclater de rire, ndlr].
A la première répétition, vous avez joué comme ça ?
J’ai compris qu’il fallait parler plus doucement ! A la première représent