Bastion historique de la gauche, Chalon-sur-Saône a basculé à droite lors des dernières municipales. Mais cela n'a pas empêché le jeune maire fraîchement élu, Gilles Platret, de faire un rapide aller-retour à Paris, début juin, lors de la présentation officielle de Chalon dans la rue. L'affaire est en effet de la plus haute importance, dans une ville qui n'est pas tous les jours sous les projecteurs : la 28e édition du «festival transnational des artistes de la rue» (la Suisse, l'Espagne et la Belgique y étant représentées) va attirer les foules - d'autant que la quasi-totalité de l'offre y est gratuite, les rares propositions payantes se négociant entre 3 et 5 euros - ainsi que les professionnels, au même titre qu'Aurillac, mi-août.
Si Chalon est un moment de référence chaque année, il le doit à sa tête pensante, Pedro Garcia, directeur artistique qui, par-delà ses légendaires chemises bariolées, a contribué à l'essor du genre en France, tout en veillant à son renouvellement, comme le clame le programme : «Mythes, légendes, épopées, œuvres littéraires, symphonies, les histoires sont connues mais revisitées, modernisées. Nouvelles technologies, rendez-vous donnés par SMS, balades audio au casque… le spectacle de rue vit avec son temps et s'adapte à l'évolution du monde.»
Riche en promesses (mais quelle édition ne le serait pas ?), combinant propositions sonores, théâtre, danse, cirque, installations et déambulations, le cru 2014 de Chalon dans l