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Libération
Avignon

«Henry VI», carnages au bout de la nuit

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Durant dix-huit heures, le metteur en scène Thomas Jolly fait sensation avec les crimes du drame shakespearien.
(Photo Brigitte Enguerand)
publié le 22 juillet 2014 à 19h46

Aux valeureux spectateurs, la direction reconnaissante distribue, à la sortie de la FabricA, peu avant 4 heures du matin, un pin’s «J’ai vu Henry VI en entier». Une médaille pour récompenser l’endurance de tous ceux qui, entrés dans la salle la veille à 10 heures du matin, ont suivi les dix-huit heures de représentation. Pour la première, les comédiens de la Piccola Familia, la troupe du metteur en scène Thoma Jolly, ont fait court : ils ont bouclé le marathon avec près d’une demi-heure d’avance sur l’horaire annoncé. Un marathon qui a enregistré un taux d’abandon extrêmement bas. Les quelque 600 spectateurs ont réservé aux vingt comédiens - ainsi qu’à l’équipe technique - la plus longue ovation de ce mois de juillet avignonnais : plus de dix minutes, comme un double bravo à la scène et à la salle.

Chahuté par les intermittents, les intempéries, les choix discutables de programmation, le Festival d'Avignon 2014 tient son triomphe, son spectacle de légende. Le badge ne s'y trompe pas : il y aura désormais des anciens combattants du «J'ai vu Henry VI en entier» et pour les deux représentations restantes, jeudi et samedi, la chasse aux billets risque de s'intensifier (1). Les spectateurs d'Avignon ne sont pas des masochistes, et le succès est mérité : Henry VI est un spectacle fédérateur, inventif, joyeux, une course d'endurance théâtrale qui n'accuse jamais sa longueur.

Taupinière. Il faut dire que ça n'arrête p