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Interview

Dimitris Karantzas: «C’est comme une symphonie, il faut s’accorder avant de jouer»

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Rencontré à Athènes en juin lors des répétitions, l'auteur grec précise la portée existentielle de sa mise en scène.
Dimitris Karantzas. (Photo Marios Valassopoulos)
publié le 23 juillet 2014 à 19h36

Sa mise en scène d’Hélène d’Euripide a fait l’ouverture du festival d’Epidaure, le 5 juillet. A 27 ans, Dimitris Karantzas est déjà une figure majeure de la scène grecque.

A Athènes, au mois de juin, il menait de front les répétitions d'Hélène et celles de la Ronde du carré, spectacle qu'il a créé en octobre 2013 à Athènes au Centre culturel Onassis. Ce matin-là, dans la salle de répétition, un atelier désaffecté dans une ruelle d'un quartier populaire, entre terrains vagues et murs lézardés, Dimitris Karantzas, voix douce et geste calme, interrompait peu ses acteurs mais prenait beaucoup de notes.

La pièce de Dimitriadis est construite comme une partition musicale. C’est comme cela que vous l’abordez ?

Oui, je la traite comme une composition musicale. Comme s’il y avait une seule voix, avec onze tonalités différentes. Les quatre scènes initiales se répètent, se combinent, finissent par se fragmenter. On n’est pas loin de John Cage.

La psychologie des personnages compte-t-elle ?

Je pense que, si l’on aborde le texte par son versant psychologique, on perd sa dimension existentielle, universelle, et on en fait quelque chose de trop contraint, dans un contexte pseudo-réaliste. Alors que le texte de Dimitriadis, avec ses héros qui meurent et reviennent, ne cherche pas le réalisme. Les personnages luttent pour rester en vie, mais c’est comme si la trame n’était pas réelle.

La pièce a-t-elle une portée politique ?

Oui, si l’on insiste sur cette dimension existentielle.

Elle comprend trois temps, très différents. Comment avez-vous travaillé ?

J’avais en tête plusieurs idées quant à la construction. Et j’ai travaillé en amont sur la musique et la chorégraphie. La pièce commence sur une note d’une grande intensité, c