Les mots comportant deux «y» ne sont pas si fréquents dans la langue française. «Cyanophycées» en est un. Le week-end dernier, on pouvait le lire à maintes reprises sur les affichettes placardées aux alentours de l'étang d'Apigné-Le Rheu, dans le sud-ouest de Rennes : «Baignade interdite : présence de cyanophycées.»
C’était bien embêtant car il faisait chaud, mais pas si dramatique puisque, pour la deuxième année consécutive, le joli site accueillait un «Week-end au bord de l’eau». Soit un événement estival organisé trois jours durant autour d’un étang, d’un moulin et des bords de la Vilaine, et proposant un cocktail de théâtre de rue, de musique, de déambulations commentées et de spectacles de poche. C’était la conclusion du festival rennais les Tombées de la nuit.
«Tarte». Il y avait du monde au bord de l'eau, les spectacles étaient bons, en particulier l'acrobatique théâtre d'objets d'Etienne Manceau (Vu, Compagnie Sacekripa) et la Veillée drolatique de la compagnie Opus. Le plus intéressant, toutefois, c'était le public. Que vient-il chercher dans ce genre de manifestation ? Qu'y trouve-t-il ? Que se passe-t-il ici et ailleurs, dans des événements similaires ? Eh bien, il se produit un phénomène qui dépasse le simple divertissement pour aborder une zone pas aisée à définir, où surgit une émotion à la fois artistique et relationnelle : il y aurait là comme du neuf.
Les spectateurs de 2014 sont prêts pour des ex