Jean-Edouard veut épater ses amis. «Mais si, il était là, au pied de mon immeuble ! Verlaine !»Au théâtre du Lucernaire, à Paris, on peut observer les Elans, des bêtes d'hommes loufoques dans un huis-clos chaleureux. Trois copains en costumes cravates et chemises colorées babillent sur les petits riens de leurs vies inutiles.
Burlesque. Des conversations sans queue ni tête, pleines de rythmes, qu'ils ponctuent de chansons a cappela à coups de guitare, de piano, et d'une contrebasse faite maison (une valise et un manche à balais cordé). Les gars attendent en buvant, font des mots croisés, jouent de la musique. Du Beckett version jazz.
Le ton burlesque émane des textes de Frédéric Rose et Vincent Jaspard, dont Laurent Serrano est tombé amoureux en 2003. Il les a gardés dans un coin de sa tête pour les distribuer onze ans plus tard à Emmanuel Quatra, Pascal Neyron et Benoît Urbain. «Mon idée première, c'était de réunir ces trois amis, tous acteurs», explique le metteur en scène.
Mais pas si simple d'adapter un dialogue entre deux personnes à trois protagonistes. «Après quelques jours de répétitions, je me suis dit que ça n'allait jamais marcher ! Puis j'ai divisé le tout pour trois, et les comédiens ont été emballés. C'est aussi une histoire de collaboration. On a pratiquement tout fait ensemble.»
Pendant une heure et quart, c'est une série de sketches déjantés où les protagonistes évoquent la belle voisine,