«Je quitterai Strasbourg avec regret, mais j'en prends acte», avait déclaré Julie Brochen à l'AFP en juin 2013, après avoir eu confirmation qu'elle n'effectuerait pas un deuxième mandat à la direction du Théâtre national de Strasbourg, où elle avait été nommée en 2008. Elle avait toutefois obtenu un sursis d'Aurélie Filippetti. Alors que son mandat s'achevait en juillet 2013, la ministre de la Culture avait accepté de la prolonger pour un an. En juillet 2014, elle aurait donc dû céder la place à Stanislas Nordey, dont la nomination a été annoncée début juin. Sauf que l'été est passé, et que le départ de Julie Brochen n'est toujours pas acté.
Accord. «J'y suis, j'y reste», c'est en substance ce que l'intéressée a fait savoir par la voix de son avocat. Juridiquement, elle est dans son droit. Elle dispose d'un contrat valable jusqu'en juillet 2016. En effet, les textes ne prévoient pas la possibilité d'un mandat inférieur à trois ans pour la direction d'un théâtre national. L'accord passé en juin 2013 avec Aurélie Filippetti reposait donc sur un contrat moral : «Je vous renomme pour trois ans, mais vous démissionnez dans un an.» Légalement, rien n'oblige Julie Brochen à respecter ce contrat moral.
Successeur désigné, Stanislas Nordey évoque une situation «kafkaïenne». Présent depuis trois mois au TNS, où il a un bureau, c'est lui qui a présidé, au mois de juin, aux auditions des candidats à l'école d'acteurs et de scénograph