Menu
Libération
Interview

Claude Régy, «être à la fois libre et précis»

Article réservé aux abonnés
Le metteur en scène présente un «Intérieur» en version japonaise entre lenteur et recueillement.
Claude Régy a monté «Intérieur» de Maerterlinck avec la troupe japonaise du Shizuoka Performing Art Center. (Photo Koicihi Miura)
par Recueilli par René Solis
publié le 15 septembre 2014 à 17h06

A 91 ans, Claude Régy ne manifeste aucun signe de fatigue. Et s’est volontiers laissé convaincre de travailler avec les acteurs du metteur en scène japonais Satoshi Miyagi. Il a créé

Intérieur

de Maeterlinck à Shizuoka, avant d’entamer une longue tournée européenne du spectacle.

Vous êtes familier du Japon ?

Pas vraiment. Je l'ai découvert au moment du Théâtre des Nations [dans les années 50, ndlr], quand j'étais encore jeune et débutant. D'abord le nô, puis le bunraku et le butô. J'ai un peu lu Mishima, et Eloge de l'ombre de Tanizaki. Mais le Japon est surtout venu à moi par l'intermédiaire du metteur en scène Satoshi Miyagi, qui dirige le Shizuoka Performing Art Center, et essaye de l'ouvrir sur le monde. A Paris, il était venu voir Comme un chant de David et Brume de Dieu, des spectacles pas évidents pour quelqu'un qui ne parle pas français. Il a invité à Shizuoka Ode maritime avec Jean-Quentin Châtelain. Il y a là-bas trois théâtres, dont un en deuxième sous-sol conçu comme un hommage à Eloge de l'ombre. Il y règne une obscurité et un silence extraordinaires, cela m'est proche !

En plus, ce n'est pas un théâtre mais un espace ovale en bois, pour une petite jauge de spectateurs, ce qui correspond tout à fait à mes habitudes. C'est la salle idéale ! J'avais envie de revenir dans cet endroit et Miyagi m'a demandé si cela m'intéresserait de faire un spectacle en japonais avec ses acteurs. J'ai tout de suite dit Intérieur ! Et ce n'est