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Danse

«Inês» de la vraie fange

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Le chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro ouvre le festival Actoral à Marseille en faisant corps avec une prostituée et les diverses marges de nos sociétés.
«Inês», pièce chorégraphiée par Volmir Cordeiro. (Photo Margot Videcoq)
publié le 24 septembre 2014 à 17h06

Adeux jours de la première à Marseille, où démarre la 14e édition du festival Actoral, qui intègre la littérature comme le théâtre, la danse ou les arts visuels et la musique, la petite équipe du danseur et chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro répète au Hangar de Rennes sa toute nouvelle création, Inês. En fait sa deuxième en tant qu'auteur.

Né en 1987, le jeune homme a tout d’abord étudié le théâtre avant d’être emporté par la danse. On l’avait remarqué, pas seulement pour sa grande taille, rare chez un danseur, mais pour sa force de proposition lorsqu’il était chez Lia Rodrigues, qui a installé sa compagnie dans une des plus grandes favelas de Rio (la favela de Maré) et fondé le plus important festival de danse contemporaine dans cette ville.

Après des études complémentaires au Centre national de danse contemporaine d'Angers, alors dirigé par Emmanuelle Huynh (elle sera dans son prochain spectacle), et tout en poursuivant sa thèse sur les figures de la marginalité dans la danse à l'université Paris-VIII, Volmir Cordeiro s'intéressait - peut-être selon les traditions anthropophages de la culture brésilienne - dans son premier solo, Ciel, à quatre personnages en résonance avec l'époque : un mendiant, un paysan, une prostituée et un réfugié. Ils ressurgissent tous dans Inês, même si la figure de la prostituée domine les autres, au sens où elle apparaît plus. Car justement, c'est ce qu'elle désire le plus au monde, à 57 ans, mère de deux e