Soirée techno avec mousse et fumigènes au Théâtre de la Ville. Et gros bordel dès l’entrée dans la salle. Rejoindre sa place se révèle compliqué, ça vibre, on ne s’entend pas, on y voit mal et certains, en découvrant le bazar, ont un geste de recul, comme s’ils avaient poussé la mauvaise porte.
Claude Régy exige de ses spectateurs silence et recueillement une heure avant le début de la représentation. Chez Vincent Macaigne, il est plutôt recommandé d'arriver très énervé. Moins aux antipodes que ce qu'on pourrait croire, les deux metteurs en scène ont pourtant un point commun : ils assistent aux représentations depuis la salle. Et vivent mal le rejet des spectateurs. Pour Régy, tout grincement de fauteuil est une douleur, tout départ une trahison. Pour Macaigne, posté en haut des gradins, le spectateur déserteur est une cible : gare au jet de canette contre celui ou celle qui fait mine de sortir (la colère est fictive et le quidam mécontent un comparse, mais on y croit). Chez Régy, l'agresseur potentiel est le spectateur, qui d'un raclement de gorge peut ruiner la représentation ; chez Macaigne, outre l'irascible metteur en scène en haut des travées, la menace vient d'abord du plateau. «Prenez les bâches !» : le cri d'alarme charitable s'adresse aux deux premiers rangs munis d'une protection plastifiée - eau sale, mousse, paillettes, boue, peinture, la gamme des projections est variée.
Déflagration. L'étanchéité de la séparation sc