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ENFANTS

Les mineurs en mode majeur

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Sous-financé et délaissé par une partie de la profession, le secteur du spectacle destiné au jeune public veut montrer qu’il a toute sa place sur la scène française.
«Asa Nisi Masa» de José Montalvo, présenté à Chaillot. (Photo Patrick Berger)
publié le 9 octobre 2014 à 17h06

«Belle jeunesse», lâche Geneviève Lefaure, son autre expression pour qualifier la Belle Saison (1). Cette opération du ministère de la Culture vise à faire découvrir jusqu'à fin 2015 la vitalité du spectacle vivant à destination du jeune public. La présidente de l'association Scène(s) d'enfance et d'ailleurs revient tout juste du lancement de la manifestation en Rhône-Alpes. Elle se réjouit de ce coup de projecteur national sur un secteur bouillonnant mais injustement sous estimé jusque-là. Pour en arriver à cette reconnaissance nationale et montrer tout ce qui se trame à destination des enfants, il a fallu en amont quelques années de travail acharné.

Geneviève Lefaure remonte à 2009 : «Scène(s) d'enfance avait réalisé une étude sur les conditions de diffusion du spectacle jeune public, raconte-t-elle. Résultat : la photographie d'une dynamique fragile.» Fallait-il en rester là ? L'association fondée en 2004 a décidé d'embrayer avec d'autres structures pour plancher collectivement sur des sujets, comme la création jeune public, la diffusion, l'action culturelle, etc. Travail rondement mené qui a débouché en juillet 2012 sur une to do list de 40 propositions remise au ministère de la Culture. Ce manifeste souligne deux choses importantes, pointe Geneviève Lefaure : «Faire connaître un secteur à l'ensemble de la profession qui a tendance à le qualifier de genre mineur», et, dans son article 39, «appeler à un temps fort national.»