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Interview

Babacar Niang : «Heureusement, les danseurs nous ont guidés, nous sommes comme des petits frères»

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Le Sénégalais relate son parcours de lutteur et son aventure chorégraphique.
publié le 16 octobre 2014 à 17h06

Babacar Niang, alias Géant du Fouta (nord du Sénégal) est né en 1986 dans le quartier populaire de Dakar des Parcelles Assainies, unité 10, villa 004. De la communauté Lébou, traditionnellement celle des pêcheurs de Yoff, il est lutteur et pensionnaire de l’écurie Rock Energie. Sur quatre combats, il a remporté trois victoires, espoir confirmé, redouté de ses adversaires grâce à sa souplesse et ses qualités au sol. 1,93 m, 112 kg, videur dans une boîte de nuit du quartier des Almadies de Dakar, il se retrouve pour la première fois sur un plateau de danse, une place qu’il revendique.

Comment êtes-vous venu à la lutte ? Faut-il des dispositions naturelles ?

Après des études à l’école française puis coranique, je suis revenu au quartier et j’ai réfléchi à la façon de gagner de l’argent pour ma famille et moi-même, et j’ai pensé à la lutte. Un de mes copains d’école, Modou-lo, était devenu une célébrité dans ce sport, j’ai suivi son chemin. J’ai la chance d’être issu d’une famille de grands et j’ai toujours fait du sport, cela ouvre les portes.

L’entraînement qui s’ensuit est essentiel…

J’ai commencé avec une barre de fer que j’avais arrachée à une carcasse de voiture. Je m’entraînais tous les jours pour développer ma musculature mais mon maître d’école coranique m’a prévenu que j’allais bloquer mon développement à force d’exercices. Je suis alors passé à la corde à sauter, comme les boxeurs, et j’ai poursuivi ma préparation sur la plage.

Pourquoi avoir accepté la proposition de Salia Sanou ?

Il est venu nous voir, il a fait la démarche jusqu’à nous et nos managers. Il a bon fond et bon esprit. Nous n’avions pas le droit de le décevoir. Une fois enga