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Cirque

«Matamore», les fêlés de l’arène

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Deux compagnies s’associent au CentQuatre pour un spectacle qui transporte par sa folie douce.
Soignée, la musique de «Matamore» épouse le langage des corps. (Photo Philippe Laurençon)
publié le 17 octobre 2014 à 17h06

En ce moment sous la halle du CentQuatre se dresse un petit chapiteau, ou plutôt une grande boîte à merveilles, qui engloutit chaque soir 300 personnes, puis les rend au monde un peu différentes une heure quarante plus tard. C’est que ces spectateurs viennent de rencontrer Bonaventure, Branlotin, Mads, Nigloo et Titoune, cinq personnages au charme fou dont ils se souviendront longtemps.

Au centre de la boîte à merveilles se trouve un puits, d’où surgissent du théâtre, du cirque, de la poésie et surtout peut-être de la magie, celle d’un univers de clowns brechtiens qui sauraient tout à la fois jongler, faire des acrobaties et dire toute l’absurdité du monde. Et le fait est que l’on rit beaucoup.

Depuis sa création il y a presque deux ans, Matamore s'est taillé un joli succès à travers la France et l'Europe. Le spectacle arrive enfin à Paris pour un mois, et ce serait idiot de rater un si beau moment : cinq artistes au sommet de leur art qui ont trouvé une forme originale pour s'exprimer. La troupe réunit deux compagnies déjà bien connues et rodées, le Cirque Trottola (le trio Bonaventure, Titoune et Mads) et le Petit Théâtre Baraque (le duo Nigloo et Branlotin).

Métaphores. Nigloo (elle) et Branlo (lui) ont créé le Cirque Aligre dans les années 70, participé à l'aventure de Zingaro avec Bartabas et de la Volière Dromesko, puis fondé le théâtre Krill avant d'inaugurer leurs fameux spectacles donnés dans un tonneau, eux au fond et le