C'est l'aventure provinciale d'un écrivain célèbre et orgueilleux, une femme, qui écrit des choses comme ça : «On ne peut rien attendre, me dis-je, d'un objet qui contient littéralement, je le sais, tout son avenir ridicule, le bon comme le mauvais, de toute façon mondain, de toute façon entraîné dans la logique affreuse de l'événement et de l'oubli, comment attendre quoi que ce soit d'un objet entièrement vidé de son merveilleux.» On dirait le pessimisme de salon de Yasmina Reza. C'est bien d'elle qu'il s'agit. Comment vous racontez la partie est un vaudeville culturel efficace, plaisant et finalement délicat : aucun des quatre personnages n'y est tué par ses ridicules. La fin les sauve tous, tels qu'ils sont, en chantant du Gilbert Bécaud, avec une larme en coin et des sourires, et c'est tant mieux. Le texte a été publié en 2011 ; la pièce, jouée d'abord en Allemagne. L'auteure la met en scène pour la première fois en France.
Trou. Nathalie Oppenheim, l'écrivaine, déteste parler d'elle-même et de son œuvre. Mais, pour une fois, elle a accepté d'aller le faire dans la salle polyvalente de Vilan-en-Volène. Pourquoi ce trou ? Parce que l'organisateur des «samedis littéraires» locaux, un jeune homme timide, emphatique et délicat, poète à ses heures (on entendra deux poèmes), lui a écrit une lettre qui l'a touchée. Et parce que c'est son bon plaisir : l'exception qui confirme sa règle. La voilà donc sur le plateau, face au