Bien des Franciliens ignorant encore que la porte des Lilas est un endroit moins maussade qu’il n’y paraît, n’ayons aucun scrupule à refaire l’article du Cirque électrique, véritable oasis plantée là, entre périph et dépôt de bus. D’une incongruité parfaitement séduisante, la structure (imaginée en 1995) s’y est «sédentarisée» en 2010 à l’invitation de la Ville de Paris de façon à peu près aussi discrète qu’une navette spatiale atterrissant au milieu d’un champ de betteraves. Mais depuis, ça tourne rond, autour du chapiteau rouge aux allures de sémaphore culturel. Une guérite de fête foraine accueille le visiteur (égaré ou pas) et, puisqu’il n’y a vraiment pas grand-chose à faire autour, rien n’interdit de prendre ses aises sur place, au Nouveau Tigre, un espace bar et restauration flambant neuf entérinant la vocation conviviale de l’entreprise.
Ramdam. «Le Cirque électrique évolue dans une économie précaire, habitué à travailler avec des bouts de ficelles. Mais grâce aux forces humaines qui soutiennent le projet, il offre une programmation artistique de qualité, porté par la volonté de créer, diffuser et transmettre.» De ce postulat plutôt engageant, on traduira qu'on ne sait pas toujours ce qu'on va y voir (du cirque et/ou de la musique, a priori, mais sous des formes parfois hybrides), mais que ce clair-obscur a valeur d'atout, d'autant que le risque de repartir navré est faible (décontenancé, dubitatif, au pire).
Prenons comme