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Libération

Jan Fabre trop belge pour les artistes grecs

Publié le 03/04/2016 à 20h51

Le bras de fer n'aura duré que quelques jours. Nommé en février à la direction du prestigieux festival d'Athènes et d'Epidaure par le ministre de la Culture, Aristides Baltas (Syriza), l'artiste flamand Jan Fabre (photo) a annoncé sa démission par communiqué de presse, samedi, soit quatre jours seulement après la divulgation de son programme. En cause, selon l'intéressé : une atteinte directe à sa liberté artistique, portée par une scène artistique locale qu'il juge «hostile». L'annonce d'une édition 2016 «100 % belge» (là où les précédentes éditions étaient grecques à 90 %) n'a pas paru seulement maladroite, mais aussi injurieuse à l'égard d'artistes locaux se sentant dès lors dépossédés de leur propre festival, dans un contexte économique sinistré les condamnant à une grande précarité. Jan Fabre avait pourtant insisté sur le contexte de sa programmation : le choix d'un focus belge résultait seulement du peu de temps imparti pour monter la première édition

Le 1er avril, plusieurs centaines d'artistes, rejoints par les partis d'opposition Neo Demokratia et To Potami, se sont réunis dans le théâtre Sfendoni d'Athènes pour rédiger une lettre ouverte, exigeant la démission de Jan Fabre et de celle du ministre de la Culture, jugé incapable de les «représenter». Le festival d'Athènes et d'Epidaure, qui a un budget de 5 millions d'euros et réunit quelque 240 000 spectateurs (en 2011), est l'un des derniers bastions institutionnels grecs.