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Critique

Philippe Caubère : trois petits contes et «Ferdinand» s’en va

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Le comédien protéiforme réactive son avatar fétiche depuis 1981 pour d’hilarantes aventures déclinées en deux soirées à l’Athénée.
A 67 ans, Philippe Caubère fait ses adieux à son personnage. (Photo Michèle Laurent)
publié le 4 janvier 2018 à 17h36

Il n’y a que la mort pour éteindre l’imagination de qui l’on fut. Le théâtre est là pour la convoquer, pour l’en empêcher. A 67 ans, Philippe Caubère ne fait pas ses adieux à la scène, mais au personnage qu’il a créé en 1981, au temps des illusions et des désillusions, cet avatar de lui-même qui l’a rendu célèbre : Ferdinand. Du moins, il le dit, il le jure : «Il me faut bien en finir avec cet adolescent attardé, isolé, chéri et fantasmé que j’avais imaginé sous l’influence, entre autres, du Céline de Mort à crédit Il ne s’interdira pas, ajoute-t-il, de rejouer tel ou tel épisode de son roman-feuilleton intime et fantasmatique, la Danse du diable, mais il n’en écrira plus de nouveau.

On peut le croire, ou en douter. Conan Doyle a ressuscité Sherlock Holmes sous la pression de ses lecteurs. Caubère écrira peut-être des post-scriptum aux aventures de Ferdinand sous la pression de ses fans, qui vieillissent avec lui dans un enthousiasme en indivision ; mais, surtout, il y a cette difficulté à ne plus fermenter dans sa propre mémoire, que résume Chateaubriand : «Rompre avec la vie réelle, ce n'est rien ; mais avec les souvenirs ! Le cœur se brise à la séparation des songes, tant il y a peu de réalité en l'homme.» Ferdinand est mort, vive Ferdinand.

Couscous

Le bouquet final, ou annoncé comme tel, présente trois épisodes de la vie du héros aux yeux clairs, répartis sur deux soirées. On a vu la première, la plus longue : «Clémence». Deux histoires