Vendredi, la saison 2020-2021 de l'Opéra de Paris a été annoncée, avec, conséquence de la lutte contre la réforme des retraites, l'annulation de plusieurs spectacles : Jenufa et le ballet le Rouge et le Noir, ainsi qu'un autre opéra qui aurait dû être programmé au début de la saison 2021-2022. Ces titres n'étaient pas des reprises, mais des nouvelles productions. Ils constituent le cœur de la mission de l'Opéra de Paris. Leur suppression, tout sauf anodine, dévalorise la saison dans laquelle ils auraient dû être présentés.
L’institution vit depuis trois mois une crise budgétaire et de confiance sans précédent, qui pousse à s’interroger sur sa solidité en période de troubles. Après une séquence de grève très suivie, l’Opéra de Paris se trouve peut-être aussi, au moment d’un changement de directeur, en pleine évolution sur la nature de sa programmation. Décryptage d’une contestation dont le feu couve encore.
Les revendications
«Ce que l'on désire, c'est que le gouvernement fléchisse et retire cette réforme catastrophique. Pour en compenser les effets, cela coûtera de toute façon plus cher que le système spécial», explique Jean-Charles Monciero, dans un café en face de l'Opéra Bastille. Ce musicien de 52 ans à la barbe poivre et sel, délégué syndical Force ouvrière pour l'orchestre, affirme ne pas se battre pour lui : 75 % des musiciens, nés avant 1975, ne sont pas concernés par le texte. «Ce qu'on défend, c'est la qualité de l'Opéra de Paris. Pas maintenant, mais d'i