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TRIBUNE

Hamburger, sandwich, panini

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publié le 16 février 1995 à 1h05

Hamburger, sandwich, panini

PAR DOMINIQUE WOLTON, directeur de recherche au CNRS - UNE DE CES BATAILLES silencieuses, comme il en existe tant dans la société a commencé et dont l'issue est plus importante qu'il n'y paraît. Qui du hamburger, du sandwich ou du panini va l'emporter? Le hamburger si américain s'est imposé en quinze ans avec ses «restaurants» jusque dans les villes moyennes. Leurs enseignes sont accrochées parfois, avec arrogance, dans des endroits magiques, remplis d'histoire. La loi implacable du commerce est là: seul compte l'emplacement. Si le produit est toujours le même, il n'est pas toujours de la même qualité, et l'aménagement des boutiques finit de faire les différences. L'inconvénient? Devoir rentrer, faire très souvent la queue. L'avantage? C'est chaud, rond, sans surprise, facile à manger, à pleines dents.

En face, il y a le sandwich, bien français, même si le nom ne l'est pas. Jusqu'aux années 70, il bénéficiait d'un quasi-monopole. La concurrence l'oblige à être sur le trottoir, surtout dans les grandes villes, où à l'heure du déjeuner tout le monde est pressé, et mange dans la rue. En faisant autre chose. Le sandwich n'est d'ailleurs plus le monopole des cafés, les boulangeries s'y sont mises, et puis des officines de toutes sortes. Du comptoir aux échoppes, il a presque baissé de prix, mais il n'est pas toujours meilleur. En fait, d'un coup d'oeil on voit si le pain est bon, si les contenus sont en quantité abondante ou s'il s'agit seulement d'