NOUVEAU VENU parmi les acteurs importants de la vie politique
française, Philippe de Villiers a été et reste régulièrement assimilé à une sorte de Le Pen présentable (à qui il manquerait la xénophobie), à un néo-vychiste sans les formules classiques («travail, famille, patrie», «la terre ne ment pas»...), à la vieillerie d’un catholicisme familial prôné comme programme politique (progéniture nombreuse, prière avant et après les repas obligatoire, culottes courtes et jupe écossaise à mi-mollet, sexe qu’on ne saurait voir, et j’en passe: c’est la vision des Guignols de l’info). Pourtant, au risque de décevoir ce nouveau «politiquement correct» qui sort son revolver quand il entend certains mots (famille, nation, valeurs), une lecture attentive des livres de Philippe de Villiers dément cette vision simpliste et finalement rassurante du personnage, destinée avant tout à le disqualifier. Les livres ne sont certes pas le discours et l’action politiques au quotidien, soumis à des inflexions voire à des dérapages incontrôlés. Ils n’en livrent pas moins la doctrine politique officieuse des politiques qui écrivent.
De Villiers en a écrit quatre en cinq ans (trois depuis 1992) (1) et un autre est à paraître incessamment. Ils ont un ton propre, éloigné de la bonhomie centriste comme de la courtoisie dont s’honore la bourgeoisie libérale: les visions mondialistes et les réflexions apocalyptiques sur l’état de la France y voisinent constamment avec la situation des artisans et des écolier