Clouée au sol depuis des mois par la gesticulation de deux anciens
leaders de l'écologie, Dominique Voynet opère, à la faveur de la campagne officielle, une remontée aussi inattendue que tardive, sensible dans les derniers sondages publics, sur les marchés, dans les succès de ses meetings.
Quatre facteurs, qui expliquaient son insuccès prolongé, sont en effet en train de s'estomper: Presque totalement inconnue du grand public, même pas cotée aux Guignols, elle commence seulement à se faire un nom et une image.
Porte-parole d'un mouvement écologiste ridiculisé par la division que sembleraient entretenir les ambitions individuelles de Waechter et de Lalonde, elle profite enfin du large soutien des militants, des élus, des animateurs du mouvement associatif qui l'avaient, en réalité, choisie depuis des mois.
Intimidés par le chantage au vote utile d'un Jospin dont la terne campagne risquait de réduire le second tour à un affrontement au sein du RPR, les électeurs commencent à se dire que, si le candidat progressiste a besoin de toutes ses réserves dès le premier tour, il est inutile qu'il figure au second tour. La stabilisation de Jospin en seconde position achève de libérer les consciences...
Enfin, une partie des électeurs qui préféraient clamer leur dégoût des années Mitterrand en votant protestataire (Hue, Laguiller) commencent à se dire que «1.500 francs pour tous, le patrons peuvent payer» (mot d'ordre inversé du credo des années-fric), c'est un peu court. Quid des exc