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TRIBUNE

Bataille de styles pour l'élection présidentielle

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publié le 20 avril 1995 à 2h54

Bataille de styles pour l'élection présidentielle

Au-delà des candidats et des programmes, ce sont des styles politiques qui s'affrontent depuis trois mois.

Pierre Rosanvallon, sociologue et historien, tient dans Libération les premier et troisième jeudi de chaque mois, «une chronique de la démocratie française» .

Il est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, il est temps de faire un premier bilan de la campagne. On ne cherchera pas ici à distribuer des bons ou des mauvais points, ni à évaluer les performances médiatiques relatives des différents candidats. On voudrait plutôt réfléchir à un fait plus général: comment analyser le sentiment complexe de déception que beaucoup d'électeurs ressentent, tout en reconnaissant qu'il s'est en même temps passé quelque chose d'important pendant cette campagne? Le volet «déception» est le plus facile à cerner. Il est en effet clair et visible que les «vrais problèmes» n'ont été traités que de manière superficielle. Il est facile de faire la liste des grands choix auxquels la société française sera confrontée dans les années à venir: type de financement de l'Etat-providence, conditions de réalisation de la monnaie unique, formes de restructuration des institutions européennes, modes de réorientation de la politique économique. Sur chacun de ces dossiers les réponses sont globalement restées superficielles. On a même pu voir un candidat (Lionel Jospin)