Baccalauréat: des lauriers à la couronne funéraire
par Robert Redeker Ces places fortes de la liberté de conscience que sont le professeur et le juge d'instruction, deviennent intolérables aussi bien à certains politiques (qui voudraient cacher leurs forfaits, qui souhaiteraient des juges à leur main) qu'à l'opinion (qui ne se gêne ni pour approuver des élus condamnés par la justice, ni pour porter son coeur vers certains d'entre eux). Le juge d'instruction et le professeur sont menacés à titre égal par la démagogie déferlante. Que penser alors de cet affairement autour du baccalauréat dont on continue d'affirmer qu'il est la clef de voûte de l'enseignement secondaire français?
Le ministère de l'Education nationale fait savoir urbi et orbi qu'il distribue des consignes de notation aux correcteurs. Par ailleurs, lors de son congrès de Tarbes, voici un mois, la FCPE (1) a fait connaître qu'à ses yeux les parents devraient pouvoir mettre leur nez dans la notation des élèves. Certains recteurs ont réuni les chefs de centre d'examens pour pousser à la hausse tous les systèmes de notation et s'autoriser les plus expresses pressions sur les correcteurs. Chez beaucoup d'examinateurs, le téléphone académique n'a cessé de sonner pour les inciter à la clémence maximale. A des professeurs de langues vivantes, il est demandé de donner aux candidats les mots que ceux-ci ne connaissent pas. On l'aura compris, les notes du bac ne sont pas des notes pédagogiques, ce sont des notes administrati