Une semaine peu ordinaire vient de s'achever. Samedi, mariage blanc
de ma copine B. A voir tous ces pédés, le maire semble terrorisé. Enfin, ça doit lui changer de tous ces beaufs hétéro qu'il marie à longueur d'année. La lecture des articles de loi déclenche chez moi un fou rire hystérique. B., qui est séropo, dépanne son copain étranger qui désire s'installer en France. Après tout, comme elle dit, «je vais bientôt crever, alors autant aider les gens». J'espère que la prochaine fois que nous nous retrouverons avec tous ses amis, ce ne sera pas le jour de son enterrement.
Mardi, consultation de l'hôpital Saint-Antoine à Paris. J'attends les résultats de mes analyses. Cela fait pas mal de temps que je n'y étais pas allé. Je trouve toujours de bonnes raisons pour retarder l'échéance (du style «ça pourrait gâcher mes vacances»). Alors, il faut toujours que je me force. Je suis là, dans ce même couloir d'hôpital, avec mon ami. Il me parle tellement que je ne trouve même pas le temps de m'angoisser. A mon dernier bilan sanguin, j'avais perdu 100 de ces putains de cellules T4. Elles emmerdent, ces T4. Il ne faut pas les laisser faire. Alors, j'avais parié que leur taux augmenterait. Enfin les résultats. C'est gagné, j'en ai récupéré 100. Dans six mois, j'en aurai 100 de plus, allez, on parie. Rien à perdre.
Jeudi, Millau, Aveyron. Il y a une semaine, j'apprenais que Bruno, mon meilleur copain, était dans le coma. Un angiome au cerveau. Je l'ai connu sur les bancs de la fac de philo,