Il y a longtemps que l'information a franchi le mur de la vérité
pour évoluer dans l'hyperespace du ni vrai ni faux, puisque tout y repose sur la crédibilité instantanée. Ou, plutôt, l'information est plus vraie que le vrai puisqu'elle est vraie en temps réel c'est pourquoi elle est fondamentalemnt incertaine. Ou encore, pour reprendre la théorie récente de Mandelbrot, on peut dire que, pas plus dans l'espace de l'information ou dans l'espace historique que dans l'espace fractal, les choses ne sont plus à une, deux ou trois dimensions: elles flottent dans une dimension intermédiaire. Donc, plus de critères de vérité ou d'objectivité, mais une échelle de vraisemblance.
Vous lancez une information. Tant qu'elle n'a pas été démentie, elle est vraisemblable. Et, sauf accident favorable, elle ne sera jamais démentie en temps réel, donc elle restera toujours crédible. Même démentie, elle ne sera plus jamais absolument fausse, puisqu'elle a été crédible. Contrairement à la vérité, la crédibilité n'a pas de limites, elle ne se réfute pas, puisqu'elle est virtuelle. Nous sommes dans une sorte de vérité fractale: de même qu'un objet fractal n'est plus à une, deux ou trois dimensions (en chiffres entiers) mais à 1,2 ou à 2,3 dimensions, ainsi un événement n'est-il plus forcément vrai ou faux, mais oscille entre 1,2 ou 2,3 octaves de vérité. L'espace entre le vrai et le faux n'est plus un espace de relation, mais un espace de distribution aléatoire. On pourrait bien sûr en dire autant d