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Libération
TRIBUNE

La France n'est pas en guerre

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par Henri LECLERC et Roland Kessous
publié le 18 octobre 1995 à 9h10

Dans un monde où la majorité des Etats ne connaît pas, hélas! la

démocratie, la nôtre, forgée au fil des décennies, doit être jugée à l'aune de l'exigence que nous mettons à appliquer nos principes. Aujourd'hui, nous vivons à nouveau des moments difficiles. Plusieurs attentats ont endeuillé des dizaines de familles et entraîné des blessures irréversibles pour des centaines de personnes. Tout laisse à penser que de nouvelles violences vont se produire. L'Etat, garant de la sécurité de tous les habitants, doit réagir. Il l'a fait, aussi bien pour rechercher les auteurs des attentats que pour prévenir de nouveaux crimes. Mais, ce faisant, a-t-il utilisé les meilleurs moyens? La question n'est pas iconoclaste. S'il s'avérait que, pour combattre les terroristes, l'Etat se montrait peu soucieux de respecter les principes qui fondent sa légalité, les terroristes auraient inévitablement marqué des points. A travers leurs actes meurtriers, ils visent l'Etat dans ses institutions en le provoquant de manière à enclencher le cycle de la répression et des ripostes par de nouvelles violences. Dans cet engrenage infernal ­ on vient de le voir avec l'attentat de l'avenue d'Italie au moment précis des obsèques de Khaled Kelkal ­, il peut être tentant pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans la société actuelle d'être solidaires des auteurs d'attentats. Nul ne songe à justifier les actes de ceux qui choisissent les voies du désespoir et du sang pour défendre leur cause, quand il existe, com