Elle a 16 ans dans la vie. Elle en a 29 sur son passeport. Condition
d'immigrée oblige. Elle est aujourd'hui en prison. Elle a été condamnée à mort par un tribunal islamique. La version officielle: Sarah Balabagan est un petit monstre qui a traîtreusement assassiné son employeur, retraité et bon père de famille, «comme si de rien n'était», affirme l'effarant communiqué de l'ambassade des Emirats arabes unis publié par le Figaro le 7 octobre. Ecoutez: «Sarah a tué son employeur Mohamed Al Balouchi, âgé de plus de 70 ans, retraité depuis douze ans. Il était gardien de nuit et connu pour sa fragilité physique. Sarah l'a poignardé de 34 coups de couteau qu'elle cachait sous sa robe, quarante-huit heures après la prétendue tentative de viol. Sarah aurait pu porter plainte au commissariat de police ou informer son ambassade, surtout qu'elle a reconnu avoir la possibilité de le faire et la liberté de circuler. Mais Sarah a choisi une autre voie celle du meurtre, en entrant dans la chambre de la victime, en la tuant en refermant la porte derrière elle comme si de rien n'était.» Est-ce la thèse du procureur? Est-ce celle de l'Etat émirati? Est-ce celle de la famille du «retraité»? Peu importe: ce n'est pas cette version que le tribunal a retenue lors du premier jugement, le 26 juin: il condamne alors Sarah à sept ans de prison et à une amende de 200.000 francs, tout en lui accordant 135.000 francs pour la dédommager du viol. Il a donc reconnu le viol. Et a jugé sur les conditions de