Dans une polémique peu charitable contre deux collègues traités de
«docteurs en rationnement» parce qu'ils prônent la réduction de la durée du travail, Fabrice Hatem présente en un raccourci saisissant les impasses du prêt-à-penser de l'élite économico-administrative (Libération du 18 octobre).
1. Le coût salarial français est trente fois supérieur au chinois, donc la réduction de nos coûts est la seule issue contre le chômage.
2. La contre-expérience allemande est improvisée et condamnée à terme.
3. La France fait déjà le maximum pour accroître la productivité, donc elle ne peut réduire ses coûts qu'en dévaluant ou en diminuant le coût salarial.
4. Dans ce coût, un tiers va au financement de la protection sociale. Il faudrait soit taxer autre chose, soit réduire cette dépense publique.
5. Or, la protection sociale est inefficace et hypertrophiée, comme dans la peu enviable Suède...
Ergo: c'est cela, la protection sociale, qu'il faut réduire pour vaincre la Chine et, ipso facto, le chômage: «Le partage du travail sera alors inutile.» Dans ce discours à la Thomas Diafoirus (le médecin de Molière), il n'y a pas un enchaînement logique qui se tienne, et la conclusion frise l'absurde. Comment, en supprimant «un tiers du coût salarial», la France deviendrait-elle compétitive avec la Chine où il est «trente fois plus bas»? Qui donc, lorsque tous les salariés du monde seront payés comme les Chinois, pourra consommer la production mondiale (et même chinoise)? Les docteurs Diafoirus nous mè