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Libération
TRIBUNE

Juger les criminels serbes

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publié le 31 janvier 1996 à 23h15

S'il en était besoin, la découverte récente des charniers de

Srebrenica le confirme une fois encore: dans la guerre qui vient de ravager l'ex-Yougoslavie, la partie serbe porte une responsabilité écrasante. Tous les rapports d'enquête l'ont prouvée: les troupes de Mladic et Karadjic, les milices de Sesjel et d'Arkan ainsi que certaines unités de l'armée ex-fédérale aux ordres de Belgrade se sont livrés depuis 1991 à une orgie de violences et de massacres à grande échelle comme l'Europe n'en avait pas connus depuis 1945. Si tous les Serbes n'ont pas trempé dans le crime, loin s'en faut, tous en sont moralement comptables puisque ces crimes ont été commis en leur nom, au nom de la grandeur historique de la nation. Il importe donc que les Serbes de Serbie, dont une majorité est pacifiste, au contraire de leurs cousins de Bosnie, prennent connaissance par la radio, la télévision, la presse des monstruosités perpétrées par certains de leurs compatriotes; impératif également que la plus large publicité soit faite aux arrêts et débats du tribunal pénal international de La Haye chargé de juger les criminels de guerre, Serbes à près de 90%. La connaissance des horreurs commises est seule à même d'engager le peuple serbe sur le chemin du repentir et d'ouvrir la voie à une réconciliation authentique avec ses voisins. Les événements sont trop graves pour autoriser l'amnistie ou l'amnésie. Idéalement, le président Milosevic, principal instigateur du conflit, aurait dû être chassé du pouv