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Libération
TRIBUNE

Garder l'école ouverte

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publié le 13 février 1996 à 1h25

Les faits sont clairs, les diagnostics sans problèmes, les solutions

sont simples. Depuis quelques années déjà, les collèges situés dans les quartiers «difficiles» voient monter la violence des élèves. Les bagarres entre enfants, le racket, les agressions contre les enseignants, les injures et les coups des parents participent d'une violence scolaire dont il importe peu de savoir si elle est toujours de même nature; le principal est qu'il y ait violence. L'explication de ces conduites saute aux yeux: les collèges sont envahis par la crise d'une partie de la société dominée par le chômage, les difficultés de l'immigration, le spectacle de la violence à la télévision, la «démission» des familles... L'école ne fait que recevoir la violence de la société.

Les solutions sont évidentes. Il faut fermer l'école comme un sanctuaire, la protéger de la société, dit le ministre. Il faut donner les moyens supplémentaires, affirment les syndicats. Bref, l'école subit une violence qui ne lui appartient pas; le retour à la fermeté et l'emploi de nouveaux personnels devraient y mettre bon ordre. Pourquoi faire compliqué, quand tout paraît si simple?

Rappelons d'abord quelques faits qui troublent un peu ce tableau. La violence n'est pas toujours aussi nouvelle qu'on veut bien le croire, et si le nombre de plaintes ne cesse de croître, c'est aussi parce que l'on porte plainte plus aisément et, sauf à considérer les violences les plus caractérisées, la caractérisation d'une conduite comme violent