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Libération
TRIBUNE

Productivité, mondialisation et nouveaux emplois

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publié le 20 février 1996 à 1h01

Chômage et emploi: obsessions légitimes; objets de toutes les

inquiétudes comme de toutes les attentes. Or, sous peine de n'en guère saisir les véritables enjeux, deux phénomènes, qui ont déjà bouleversé l'économie contemporaine, doivent être placés au coeur du débat, afin de remédier à l'un et de développer l'autre.

Le premier phénomène s'inscrit dans l'accélération de la productivité, qui se voit désormais favorisée par les avancées de la cybernétique, de la chimie ou du génie génétique. Le second a trait à la mondialisation des échanges, en particulier dans les transports et dans les télécommunications; dans ce contexte émergent de nouveaux pays industriels offrant l'attrait d'une délocalisation et d'une compétitivité accrue. Ces deux pénomènes ont certes pour conséquence dramatique d'éliminer des dizaines de millions d'emplois ­ les moins qualifiés ­ dans les pays industriels avancés. En revanche, et dans le même temps, les conditions de vie pourraient s'en voir largement améliorées. En principe, du moins. Car la baisse des coûts de production devrait ménager un accès massif aux biens de consommation. De plus, le supplément de moyens disponibles, en équipements comme en main-d'oeuvre, ouvrira la voie à la production de biens et de services répondant à des besoins jusque-là informulés; ce qui devrait voir des emplois nouveaux se substituer à ceux qui auront été entre-temps éliminés. De même, une meilleure productivité, à production égale, voire accrue, devrait-elle favorise