La suppression programmée du service national ne soulève aucune
interrogation sur les futures capacités opérationnelles de l'armée française. Chacun s'accorde au contraire à reconnaître que la professionnalisation des armées est indispensable pour répondre à la nouvelle donne stratégique. Les réticences, voire les polémiques suscitées par la fin de la conscription viennent de la peur de voir le lien entre l'armée et la nation se relâcher un peu plus.
Il existe une solution très simple à mettre en oeuvre pour éviter cela: accorder aux militaires les droits élémentaires d'expression et d'association dont bénéficient tous les Français et la plupart de leurs homologues dans les démocraties. Mais le gouvernement, par principe, n'a pas intérêt au développement de ce qui pourrait conduire à des contestations. La gauche a une peur viscérale de l'expression des militaires. En 1996, elle n'arrive toujours pas à considérer les militaires qui demeurent le «trou noir» de sa réflexion comme une catégorie sociale à part entière... Le tabou archaïque du service militaire remis en cause, rien ne devrait plus empêcher que l'absence rétrograde de ces libertés soit battue en brèche.
Selon l'article 7 de la loi de 1972, encore en vigueur, un militaire peut traiter publiquement des problèmes militaires non couverts par les exigences du secret. Mais il doit demander une autorisation au ministre de la Défense s'il veut évoquer «les questions politiques et les questions mettant en cause une puissan