La plupart des dirigeants oublient que la forte croissance des «30
glorieuses» a été portée par la dynamique de baby-boom. Ils refusent de voir que la moindre croissance des pays développés, depuis vingt ans, est liée au baby-krach. Le vieillissement des pays développés de la triade, à l'exception notable des Etats-Unis et des pays nordiques, ne stimulera guère la croissance car, pour investir et consommer, il faut avoir confiance en l'avenir et besoin de s'équiper. Autant de caractéristiques qui, malheureusement, régressent avec l'âge. Sans dynamique démographique, la croissance ne peut que s'essouffler.
En France, la forte croissance des «30 glorieuses» a été portée par la démographie: la population y a augmenté de 7 millions d'habitants entre 1960 et 1975, dont 2,2 millions de jeunes et 1,8 million de jeunes adultes ceux qui s'équipent. Entre 1975 et 1990, la population française a augmenté presque deux fois moins, et la croissance s'est ralentie. Le PIB a cependant augmenté de 60% dans cette période, surtout marquée par l'arrivée à l'âge adulte des enfants du baby-boom. Dans le même temps, la tranche des 20-40 ans s'est gonflée de 2,7 millions. Cette vague de jeunes adultes a masqué le reflux de la jeunesse: la France a perdu 1,2 million de jeunes entre 1975 et 1990. Soit presque autant que la saignée de la guerre de 1914!
Depuis 1990, pour la première fois depuis trente ans, la tranche des 20-40 ans diminue de plusieurs dizaines de milliers par an au lieu de croître de 1