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Libération
TRIBUNE

Les Palestiniens dans la nasse

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publié le 4 juin 1996 à 7h22

La victoire du Likoud n'est pas seulement un événement électoral en

Israël. C'est un fait d'importance mondiale. Page tournée depuis la poignée de main à Washington entre le défunt Ytzhak Rabin et Yasser Arafat, c'est également et surtout une mise au point que la moitié du peuple israélien vient de proclamer à la face du monde. Alors que les dernières élections en Palestine ont montré que la grande majorité des Palestiniens demeurait, en dépit de la lenteur et des difficultés des négociations avec Israël, acquise au processus de paix, la victoire du Likoud, la très forte avancée de l'extrême droite religieuse, marquent, quant à elle, très clairement un recul des partisans de la paix. En fait, il s'agit d'une triple défaite et d'une leçon de Realpolitik.

La première défaite est d'abord celle, personnelle, de Shimon Pérès. Homme ouvert, visionnaire, favorable à la paix, il n'a pas su mener les travaillistes à la victoire dans un contexte qui ne lui était pourtant pas totalement défavorable. L'intervention sauvage qu'il a ordonnée au Liban après les attentats barbares contre les civils israéliens, le massacre en représailles de 102 civils à Cana, n'ont-ils pas eu pour résultat final le contraire de ce qui était recherché (donner de l'homme de paix l'image d'un général impitoyable) en radicalisant plus encore l'opinion publique israélienne et en préparant le terrain aux arguments sécuritaires? En réalité, il semble bien que Pérès, obligé de réagir, est ainsi tombé dans le piège t