Récemment, un patient est venu montrer aux médecins d'un centre
d'assistance médicale à la protection (AMP) des images de ses spermatozoïdes en mouvement, réalisées par ses soins à l'aide d'un Caméscope et d'un microscope acquis pour l'occasion... Cette démonstration, consécutive au bilan très défavorable du sperme de ce patient, nous semble caractéristique d'une certaine évolution des comportements masculins par rapport à la procréation.
Jusqu'aux années 80 et le dé- veloppement des techniques d'AMP, la stérilité d'un couple était d'abord attribuée au partenaire féminin. Ainsi, des médecins intervenaient-ils sur le corps de la femme avant même d'avoir vérifié la fécondance de la semence masculine. Aujourd'hui encore, l'andrologie est une spécialité balbutiante au regard de la gynécologie. L'organisme de la femme a le privilège d'abriter la fécondation et le développement foetal et ceci explique, en partie, qu'il soit devenu la cible essentielle de la contraception, mais on ne saurait oublier que l'homme est responsable de la stérilité conjugale presque aussi souvent que sa compagne.
Ainsi la Fivete, inventée pour pallier la stérilité féminine, est de plus en plus proposée pour remédier à des carences du sperme, au point que cette indication devient majoritaire dans certains centres d'AMP. La technique d'injection du spermatozoïde dans l'ovule (ICSI) a rendu possible cette évolution, en même temps qu'elle permettait une certaine équivalence des gamètes des deux sexes: les sperm