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Libération
Analyse

Au Proche-Orient, le pire est peut-être sûr.

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publié le 3 juillet 1996 à 8h46

Un spectre hante le Moyen-Orient: celui de la guerre. On le croyait

pourtant ravalé au musée des horreurs après la poignée de main Rabin-Arafat. Mais, depuis la victoire du Likoud aux dernières élections législatives, un mauvais film semble se redérouler sous nos yeux: fantasmes sécuritaires, accents guerriers, rapacité coloniale, fanatisme religieux redeviennent les acteurs principaux d'une tragédie sanglante. L'accord de paix israélo-palestinien était fragile, imparfait, incohérent, ambigu, insatisfaisant pour tous mais nécessaire pour chacun. Son immense mérite résidait dans son principe même; il ouvrait une dynamique de paix en s'attaquant au problème principal, celui de la Palestine.

Or, désavouant le geste pacifique de Ytzhak Rabin et de Shimon Pérès, Benyamin Netanyahou, le nouveau chef du gouvernement israélien, prétend aujourd'hui appliquer un programme qui ruine en tous points l'accord israélo-palestinien: pas d'Etat palestinien, même virtuel, pas de restitution du Golan syrien, occupé et colonisé depuis 1967; développement de la colonisation des territoires occupés et refus de toute discussion sur le statut de Jérusalem. C'est là un programme de guerre. Réunis au Caire le 23 juin, les Etats arabes ne s'y sont pas trompés; il s'agit bien d'une remise en question du principe fondamental de la négociation israélo-arabe: la restitution des territoires arabes contre la paix avec Israël. C'est pourquoi ils ont rappelé au respect des résolution 242, 348 et 425 du Conseil