Il y a un an, Srebrenica, zone de sécurité de l'ONU, tombait sans coup férir, abandonnée à la soldatesque du général Mladic. Le pire massacre en Europe depuis 1945 s'ensuivit. Le jour même, la France proposait une intervention à ses alliés, qui se dérobèrent. Le 14 Juillet, Jacques Chirac évoquait un nouveau Munich de la part des démocraties. Un mois et demi plus tard, rompant avec une politique de neutralité entre les «belligérants» qui, depuis trois ans, ajoutait l'impuissance au déshonneur, ce fut, à l'initiative de la France et des Etats-Unis, le sursaut de la communauté internationale.
Le 14 décembre 1995, lors des accords de paix de Paris, le président français déclarait qu'«ils n'effaceraient pas l'horreur du crime».
Un an après Srebrenica, ses responsables, Mladic et Karadzic, inculpés par le Tribunal pénal international de La Haye de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide, sont toujours en liberté et défient la conscience universelle. L'intolérable est que 60.000 soldats de l'Otan sont déployés en Bosnie au service de la paix et du droit, mais que nul, à Washington, Londres ou Paris, ne leur a ordonné, à ce jour, de saisir les coupables.
Les témoignages devant les juges de La Haye, cette semaine, sont accablants. Les pires cruautés ont été commises. Un fleuve de sang a coulé. Le tout en présence et sous la supervision du général Mladic et la direction politique de Karadzic. Sauf à risquer une nouvelle fois le déshonneur en Bosnie, la communauté in