En campagne électorale, le président de la République promettait un référendum sur l'école; il semble y avoir renoncé. C'est une bonne nouvelle. En effet, on a du mal à imaginer quelle question aurait été posée aux Français pour engager les réformes d'un système aussi complexe. Quelle question permettrait d'interroger les citoyens à la fois sur la gestion des écoles, les programmes, les rythmes scolaires, la sélection à l'université? Surtout, on imagine aisément les conséquences d'un tel référendum si, comme on peut s'y attendre, les Français avaient approuvé un projet que la majorité des enseignants eussent refusé. Comment imposer une réforme à ceux qui n'eussent pas voulu la mettre en oeuvre? C'était là le plus sûr moyen de terminer le siècle avec une guerre scolaire aussi violente que celle qui l'a vu naître.
Le volontarisme politique éteint, il reste la bonne volonté, et l'on voit mal qui pourrait de bonne foi s'opposer aux propos du Président sur l'éducation. Il faut sans doute lutter contre l'illettrisme, qui est un scandale et un handicap insurmontable. Il faut introduire une culture plus ouverte à l'école et changer les rythmes scolaires. Il est indispensable d'ouvrir le chantier de l'égalité des chances et de promouvoir l'enseignement professionnel, quand on sait que la massification a surtout bénéficié à l'enseignement général. Personne n'est hostile à l'école républicaine et à une éducation commune capable de participer à l'intégration nationale. Mais sans doute e