Le pacte de stabilité fixe à 3% le seuil maximum de déficit public.
Pourquoi 3% et non 4 ou 5%? Question dont la seule réponse est manifestement que ce seuil hérite des compromis qui ont été entérinés par Maastricht, et qu'il a galvanisé les gouvernements soucieux d'être au rendez-vous monétaire de 1999. Reprenons ce débat: faut-il fixer un seuil, et si oui, lequel? L'argument habituel des tenants du pacte de stabilité est que la crise financière d'un pays comme l'Italie ou la Grèce obligerait les autres Etats à intervenir, mettant ainsi en cause la stabilité monétaire de la zone. L'argument est recevable dans sa première appréciation: les Etats-Unis eux-mêmes ont été obligés de venir au secours du Mexique après la crise du peso, mobilisant pour ce faire des sommes considérables. Mais l'argument devient faux lorsqu'il en est déduit que l'exercice menace la stabilité monétaire.
En venant au secours d'un Etat en difficulté, les autres Etats substituent leur propre dette à celle de l'Etat défaillant, mais n'obligent nullement la politique monétaire à changer de registre. La Banque centrale américaine n'avait d'ailleurs rien trouvé à redire au sauvetage mexicain. Celui-ci a donné au Mexique un répit, et l'on a d'ailleurs appris récemment que sa dette venait d'être remboursée, en avance sur le calendrier prévu. Il faut naturellement que l'Etat défaillant parvienne à retrouver ses marques. Imposer un critère de solvabilité n'est donc pas absurde de ce point de vue, encore faut-il