Chez tous les mammifères, la fécondation prend place dans le corps
de la femelle et nombre d'empêchements à procréer proviennent soit de défauts des conduits mâle et femelle pour assurer la progression des gamètes, soit d'insuffisances des gamètes eux-mêmes. La stratégie d'Assistance médicale à la procréation (AMP) a donc toujours consisté à rapprocher le spermatozoïde de l'homme de l'ovule de la femme, dans l'espace et dans le temps. Les spermatozoïdes, parfois prélevés au lieu de production (testicule) et parfois même immatures (spermatides) peuvent être placés dans l'utérus (insémination artificielle), ou mieux, mis au contact des ovules dans une éprouvette (FIV), ou mieux encore, ils sont directement injectés dans les ovules (ICSI). En même temps, on sait décupler le nombre des ovules disponibles mensuellement (10 plutôt que 1) tandis qu'un seul spermatozoïde réussit à féconder par ICSI, alors que la nature en a prévu deux cents millions par éjaculation. La congélation des gamètes ou des embryons assure une souplesse du dispositif pour accorder dans la durée production des gamètes, fécondation et développement. C'est donc tout un chapitre stratégique qui s'est achevé avec l'ICSI et la confusion ex vivo de gamètes à peine élaborés: on ne peut pas faire plus fort en rapprochement dirigé même s'il reste bien des aspects du dispositif à améliorer. L'AMP n'est évidemment pas une «maîtrise» de la vie mais, tout au contraire, une capacité pour agir sans avoir encore compris la n