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Analyse

C'est le travail qui fait l'emploi.

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Enquête sur le travail: Changer, partager, reconstruire?
publié le 15 avril 1997 à 0h57
(mis à jour le 15 avril 1997 à 0h57)

Depuis 1975, le chômage a quadruplé alors que le produit national a augmenté de plus de 70%: c'est un véritable chômage de mauvaise gestion de l'abondance. Il faut dénoncer la spécificité du chômage à la française dans lequel les jeunes et les anciens, mis à la casse, sont, plus qu'ailleurs, les victimes du consensus social sur le chômage. Face à ce fléau, on a tout essayé, sauf de poser les questions dérangeantes. Ainsi est-il du dernier incongru de dire que le monde du travail est cloisonné par des parois rigides permettant à certains d'avoir un emploi et de travailler peu, tout en réclamant toujours plus, alors que d'autres rament de plus en plus, ou «galèrent», en cherchant désespérément un emploi! Ainsi, si les prescriptions sont inefficaces, c'est peut-être parce que l'on se trompe de diagnostic. Cessons de chercher des boucs émissaires dans la mondialisation ou la technologie, et des solutions dans la relance, le partage du travail ou les aides à l'emploi. Tous les pays sont soumis aux mêmes contraintes, alors même que les taux de chômage diffèrent entre eux du simple au double; ce constat se vérifie pour les territoires au sein d'un pays. Les causes des difficultés sont d'abord internes. Un territoire crée le développement par sa propre dynamique: ce ne sont pas les infrastructures ou les aides qui font le développement, au mieux elles l'accompagnent. Quel contraste entre la dynamique du Choletais vendéen, dépourvu de réseau ferroviaire rapide et de routes à quatre v