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Libération

Economiques. Les clés pour réussir la relance.

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publié le 16 juin 1997 à 5h19

Le diagnostic économique de la gauche eu égard au chômage est clair:

il y a insuffisance de la demande, et l'économie est enfermée dans un cercle vicieux de type «keynésien». Les entreprises n'embauchent pas parce qu'elles souffrent d'une insuffisance de leurs débouchés. Ceux-ci sont effectivement trop faibles parce qu'elles n'embauchent pas assez. Pour en sortir, il faut «injecter» du pouvoir d'achat afin de relancer la demande et l'emploi. Première méthode: le déficit public. C'est celle privilégiée par Keynes lui-même. Payons des chômeurs à reboucher des trous qu'ils ont creusés, disait l'économiste anglais: ils y gagneront un salaire qu'ils dépenseront et leur demande créera des emplois. Il y a plusieurs obstacles à cette politique. La première est interne: le déficit accroît la dette, et il n'est pas sûr que les Etats disposent des munitions qui leur permettent de tenir longtemps sur le front de la relance. Cette contrainte est toutefois seconde eu égard à une autre: l'Europe. Le PS avait fait de la renégociation du pacte de stabilité l'une des conditions d'entrée dans l'euro. Deux attitudes étaient possibles. L'une consiste à subsumer le traité dans un cadre plus large qui ouvre la voie à une politique économique européenne ambitieuse. C'est la voie choisie. Une autre aurait consisté à modifier l'application du seuil de 3%. Comme le notait le très conservateur journal anglais The Economist, le déficit d'une nation n'a de sens qu'en moyenne. Il est raisonnable que ce se